Une maille à l'envers, une maille à l'endroit...


14 août

Il s'agit maintenant de mettre au point ce projet dans tous ses détails.

Le choix des végétaux, même si les principes sont établis, prend un temps fou : leurs conditions de vie ici vont être rudes. Il fait chaud, très chaud en été, et parfois très froid en hiver. Le sol est très argileux, quand ce n'est pas du remblai. Il y aura peu d'arrosage, il faut que les plantes choisies finissent par se débrouiller toutes seules. Et il faut que ce jardin soit plaisant en plein mois d'août, ce qui est la pire période pour bon nombre de plantes, en repos après la frénésie printanière, en répit avant l'automne... Et pourtant il ne faut pas oublier tout à fait les autres saisons de ce jardin. Les projets peuvent changer, les rythmes se décaler, et il est bon d'avoir des surprises lors d'un passage en hiver...

Il faut choisir, et renoncer renoncer renoncer. Aux trop aléatoires, aux trop précoces, aux trop tardives. Il faut affiner : des lavandes oui, bien sur, mais quelle variété sera encore un peu fleurie en été ? Des prunes ? Des très précoces alors. Mais chez qui va-t-on les trouver ces perles rares ?

Des rosiers ? Ah, les rosiers...on leur demande tant : de fleurir abondamment, de refleurir encore en pleine chaleur, d'avoir des fleurs aux formes généreuses, du parfum, pas trop d'épines s'il vous plait...

Des vivaces, oui bien sur, mais alors des costaudes, qui tenteront de tenir tête aux herbes folles, et aux tontes trop sauvages.

Et par quoi remplacer ce frêne, presque parfait aujourd'hui, et tendrement préservé, mais qu'il faudra se résigner à abattre tôt ou tard d'ici peu : trop grand pour l'espace qui lui est consigné.On aurait pu peut-être le "têtardiser", comme on le fait des saules-osiers, mais non, ça ne sera pas fait, et il va s'emballer... Qui pourra être à la hauteur de sa disparition ?