Exploration


5 juillet

Je pars à la découverte. Je fais le tour de la propriété, très exactement d'abord, pour en connaître les limites, pour comprendre comment le jardin s'inscrit dans le paysage, dans quelle mesure il s'y confond ou il s'y oppose. J'observe les lumières , brutales sur les bâtiments, subtiles dans le petit sous-bois, je perçois le parfum du noyer, j'entends un tracteur, je devine des circuits. Je repère le panorama sur les collines en même temps que le basculement d'une marche de pierre. Je note et j'oublie de noter, je me dirige vers le cerisier et je bifurque avant de l'atteindre pour reconnaître un rosier enfoui.

Il faudra déplacer la gloriette... Dommage que ce muret soit interrompu...Ce pigeonnier est une merveille... On s'ennuie dans ce coin là, il y a de tout, on papillonne sans se perdre...Le bleu des volets est incroyablement changeant, tout à l'heure je le lisais gris, voilà qu'il claque...L'enduit de la façade me plait beaucoup, il est usé et plein de vie... Bon, les murs de la grange se sont écroulés, quelle chance qu'ils soient tombés, ça ouvre tout... comment faire ...c'était bien pourtant cette immense pièce qui bornait un morceau du ciel...

Et ce vieux tilleul... ah! ce tilleul... tout s'inscrit autour de lui, il rayonne, il protège, il domine et pourtant on l'oublie , il est si haut. C'est son ombre plaquée au sol qui l'attache au jardin. J'oublie le reste je regarde ses feuilles en me tordant le cou.